Les cafetières sont, de par leur nature, des objets à courte durée
de vie. Oh, bien sur, pas toutes, mais tout de même.
Prenons une cafetière lambda (pas un perco, une cafetière filtre,
tout ce qu'il y a de plus standard). En elle même, rien de
complexe, y'a à peine une resistance pour chauffer l'eau, qu'elle
monte et qu'elle redescende en passant dissoudre le café.
Dis comme ça, y'a aucune pièce mécanique, rien de vraiment
fragile.
Sauf que, ça serait trop facile, il y a le pot. Et c'est là que le
bas blesse, cordialement. Je ne sais pas si c'est par tradition ou
bien juste un très bon outil marketing pour renouveller
régulierement les cafetières (de même que les carafes qui cassent
avant leur bouchon, où les bouchons d'évier qu'on perd, il est
impossible de retrouver un côté mâle qui s'emboîte dans l'ancien
côté femelle ou un côté femelle qui accueille l'ancien côté mâle.
Je n'irais pas plus loin dans cette reflexion ci, vous laisserai la
continuer, et ferme ma parenthèse), que les pots (à café) sont en
verre. Enfin c'est pas du verre, tout de même, ca doit être du
pyrex histoire que ça éclate pas, mais tout de même, ça reste
fragile.
Or, c'est un objet destiné à être manipulé à des heures de la
journée qui augmentent considérablement la maladresse du
manipulant.
Pensez, à peine reveillé, *avant* de prendre le café (sauf pour les
tricheurs qui pensent à préparer le café la veille au soir, mais je
ne parlerais pas de ceux ci, c'est de l'antijeu), il faut operer un
certain nombre d'operations délicates. Une fois le café mis dans
son filtre dans la partie superieure de la cafetière, il faut
ajouter de l'eau au reservoir. Et c'est souvent avec ce même pot à
café que l'on fait celà, car le bec verseur s'avère bien pratique
quand il s'agit de faire couler celle ci dans le reservoir,
regulièrement placé dans des endroits improbables et
innaccessibles.
Remplir le pot (avec la quantité d'eau correspondant à la quantité
de café), puis le vider, puis le mettre sous la cafetière, lancer
le café, se servir en café, se resservir en café, laver la
cafetière... Toutes ses opérations font intervenir à la fois le pot
à café, vous même, dans un état plus que vaseux, et
l'environnement, en général hostile et matinal. Impossible de ne
pas cogner le pot de çi de là, celui ci émettant alors une plainte
vigoureuse qui tord le coeur qui fait se dire "ouch, non, pas
casser sinon pas café" (ou quelque chose d'approchant, par délà les
brumes du sommeil).
C'est finalement une vie bien dangereuse que celle de pot à café.
Non rassure toi Romaric, je n'ai pas (encore) cassé la cafetière.
Par contre, je vais aller le boire, ce café, tiens...
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