Le téléphone sonne à 11h53. J'aime pas être reveillé par des
circonstances exterieures, mais c'est encore pire quand c'est le
téléphone, vu à quel point je n'aime pas le téléphone. Je vais pour
raccrocher violemment, quand je vois que c'est la boîte pour
laquelle je postule en stage et avec qui j'ai un entretien demain.
Du coup, je décroche, tout de même, on sait jamais, la volonté fait
des miracles de nos jours.
J'ai la voix complêtement brisée, entre le mal de gorge que m'a
refilé Manue et le concert d'hier soir ou j'ai chanté à perdre la
voix (justement). En plus je viens à peine de me reveiller, ce qui
n'arrange pas les choses.
Mon allo oui ? ne fait pas fuir l'interlocutrice, cela dit,
même si elle doit se poser des questions (si elle m'en pose, je
balance tout sur le dos de la maladie, elle l'a bien merité).
Cela dit, la suite me donne nettement moins envie de rire. Elle
m'explique posément que je ne sais pas lire une offre (enfin elle
le dit pas comme ça hein), que eux c'est une offre d'emploi qu'ils
avaient publié, qu'ils cherchent quelqu'un pour une embauche et non
pour un stage. Je lui explique posémment qu'ils ne savent pas lire
un mail, que j'avais bien précisé dedans que c'était un *stage* que
je recherchais, mais que y'avait moyen de gérer vis à vis de
l'école, qu'on pouvait partir directement sur une embauche et voir
pour le sujet/rapport/soutenance de stage un peu plus tard. Elle
m'apprend ensuite qu'ils cherchent une personne avec de
l'experience, et pas forcément un jeune diplomé, ce qui m'apprend
surtout qu'ils n'ont en fait pas lu mon CV (qui nous a plutôt
interessé), vu que c'est tout de même tout précisé
dedans.
Je bataille comme je peux, mais elle finit par me dire que ça ne
sert à rien de venir en entretien demain.
*paf*
Comme ça.
Alors que l'intitulé du poste me convenait *parfaitement*, alors
que c'était dans un cadre qui me plaisait, pour une boîte que
j'aime bien (et dans l'est parisien en plus, le bonheur)
Elle m'assène le coup de grâce en me disant que l'ingenieur qu'ils
vont embaucher aura peut être besoin d'un stagiaire, lui, que je
pourrai renvoyer un CV d'ici quelque temps...
Ah.
Oui oui, elle me dit ça, d'un bloc, sans sourciller. Ça réconforte
vachement ça madame, non, serieux, j'adore. Non pis j'ai super
envie de renvoyer un CV, vu la façon attentive dont ils sont lus.
Je lui dis ça en substance, et poliment, et lui demande de plutôt
me rappeller *eux* maintenant qu'ils ont déjà mon CV (et
effectivement le mec qu'ils embaucheront saura peut être lire
attentivement celui ci). Cela dit, je sais pas vraiment si j'aurais
le courage de bosser comme stagiaire pour quelqu'un qui aurait été
embauché «à ma place».
En fait, j'aurais du le *re*préciser lorsqu'ils m'ont appellé, ça
aurait évité pas mal de déconvenue ce matin, au saut du lit.
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