Echoes Corsac.net - Echoes camshot
mardi 27 mars 2007 (1 post)
Ça arrive qu'une fois par vie, n'empêche, si on y réflechit bien. Forcément avant 31 ans, de fait. Certains attendent plus que d'autres, moi en l'occurrence je me retrouve parmis les derniers, mais y'en a encore après moi (hinhin).

Un weekend de surprise, encore un. Mais dans l'autre sens cette fois. Un ciné-canal qui paraissait tout ce qu'il y a de plus honnête, traversée du canal, arrivée au MK2 et commande de la rituelle tournée bière+vin+nestea. Papa est déjà là, ça me surprend même pas plus que ça en fait, le film était un poil plus tard que d'habitude alors après tout. On se pose tranquillement, trinquons, quand soudain je suis instamment prié d'aller faire un petit tour. Là, les choses se corsent. Ce n'est pas en soi *si* surprenant que ça, tout de même. On est au canal, on est le 23 mars (encore qu'il est un peu tôt, mais bon…), ça rappelle quand même quelques souvenirs. Mais bon, d'habitude (si on peut parler d'habitudes dans ce genre de situations, ce qui n'est quand même pas totalement évident), ce genre de choses se passe à la fin du dîner, avant le café (et le tiramisu, de fait). Là j'ai à peine commencé ma bière, il se passe quelque chose, c'est sûr.

Je pars donc faire un petit tour aux toilettes, ayant eu la recommandation de faire un long tour, je tarde, je tarde, et tarde encore. Plus je tarde et plus je me dis que si c'était bon on m'aurait fait signe, donc je continue à tarder. Au final, après avoir fait poireauter mes hôtes pendant un certain temps, je finis par me décider.

Je me retourne donc au moment où un sms interrogateur fait vibrer ma poche, et m'aperçoit avec stupeur (bon peut être pas quand même, mais tout de même…) que quelqu'un est assis à ma place. En m'approchant de la table, je me rends compte que ce quelqu'un tout abord est une quelqu'une¹ et qu'elle a des bougies sur la tête. Enfin des bougies, façons de parler hein, en tout cas ça scintille dans ses cheveux courts. Cheveux courts ? Mhmh, ça se précise cette histoire. Bon en fait évidemment depuis le début je sais au fond de moi de qui il s'agit (en même temps il serait dramatique de pas le savoir, finalement), mais le savoir est une chose, le vérifier en yeux, en mains et en bouche en est une autre.

Me voilà donc devant eux, devant elle, qui est bien elle. On me demande instamment de souffler mes bougies, ce que je fais illico. Elles s'éteignent à mon souffle, ce devait donc bien être des bougies, au final. Une pile de cadeau se dresse sur la table, accompagnant ma chère et tendre, qui se suffisait déjà plutôt pas mal à elle même. Des vinyls, une encyclopédie de la photographie numérique (niark niark), une pinte de bière (le verre, pas le contenu), mesurant en même temps ce qu'il est sensé (ou non) contenir, et du temps. Du temps par ci, du temps par là, du temps avec, surtout. Parce que l'important c'est qu'on soit ensemble. Deux rendez-vous, l'un fixé (qui ne sera d'ailleurs pas respecté), l'autre non (qui reste d'ailleurs à organiser). Du temps qui passe, du temps qui vient. Le temps s'écoule petit à petit, nous mangeons, les MK2 burgers disparaissent, et on reprend petit à petit le chemin de la maison. Maison qui change pour ce soir là, mon amoureuse ayant pris les choses en main pour nous préparer un petit nid douillet, gentillement prété par une sœurette partie en weekend chez le sien, d'amoureux. Endormissement dans les bras aimés, pour une nuit de sommeil bien mérité, au final. Les émotions ça fatigue.

Le lendemain matin (l'empereur, sa femme, tout ça), doux réveil en forme de petit déjeuner au lit et de bonhommes en viennoiseries, café chaud et fausses promesses de beau temps. Le rendez-vous est à 15h30 en haut d'un certain escalier en face d'une certaine tour Eiffel, peu précis mais nettement suffisant. La donzelle ayant le malheur de me demander ce que j'imagine faire en attendant l'heure fatidique, je commets l'erreur d'imaginer au fond de moi l'exact programme de ce qui est sensé suivre, mais dans l'autre sens. Le mauvais temps nous mettant d'accord, on part faire complètement autre chose du côté du 12ème, se balader entre daumesnil et Bastille, le boulevard Diderot, la Coulée Verte etc. Déjeuner dans un petit bistrot parisien, frites maisons même à 15h30, vraiment génial. Direction la tour Eiffel ensuite, même si le rendez-vous n'a plus lieu d'être. Moi je suis, ce n'est clairement pas une journée normale alors on va pas faire d'histoires. Direction le haut du petit escalier, donc. Arrivés là, le 3ème étage disparait dans la brume et de mon sac surgit alors une bouteille et des coupes, pour un apéritif un peu impromptu, le bouchon saute et nous célébrons cet anniversaire en amoureux, pas mécontents de l'effet décalé. Les petites bulles s'agitent, des smarts squattent tout autour de nous, et on profite de ce moment romantico-cliché. Puis départ vers le chocolat chaud, le beau temps continue à ne pas être de la partie et se réchauffer devient urgent. Direction le café mogador où l'on sait pouvoir trouver du vrai chocolat chaud comme dans les livres, détour avorté pour dire bonjour à la sœurette: pas le temps. Pas le temps au point que les chocolats chauds se transformeront en café (serré d'un côté, allongé de l'autre, on se complète). À peine le temps de se réchaufer, et nous voilà repartis. Direction le sud depuis la trinité, on se rapproche d'Opéra et une puce commence à me taquiner l'oreille. Je ne dis rien, mais n'en pense pas moins, et me laisse guider. Arrivés sur la place, voilà mon ange perdue. Besoin d'un plan. Je me transforme en guide quelques secondes, « à gauche le boulevard des italiens, en face l'avenue de l'opéra, sur la droite la rue de la paix, à droite le boulevard des capucines ». Insister ne suffit pas, mais le plan fonctionne, et nous voilà partis vers la droite. La puce s'excite à mon oreille, on marche tranquillement, des néons rouges se rapprochent de nous de l'autre côté de la rue. Arrivés devant l'Olympia, on commence à traverser la rue, et se dirige vers le café de l'Olympia, les lettres rouges annoncent « The Musical Box », la puce est en arrêt cardiaque, le calme retombe. À l'intérieur du café nous attendent déjà la famille, faussement surprise.

La soirée se passe sous le charme de Foxtrot, on passe très très vite sur la première partie, relativement lamentable, pour profiter de la musique de Genesis. Soirée de rêve, il faut bien l'avouer. Depuis que les dates sont disponibles, forcément, j'en révais un peu, de fait. Sortie du concert, grignotage à côté de l'Olympia, reconfort d'une mistinguette pas très en forme, comme on peut. Dîner tardif puis retour au petit nid douillet.

Dimanche, grasse mat' en dépit du changement d'heure, je refuse de regarder ma montre, et tant mieux, du coup j'ai pas vraiment ressenti ce passage. Journée de librairies en discothèques et de ciné en bistro, à travers tout Paris. Balades encore, avec mon chat, main dans la main à pied, en métro, se promener, et partager. Apéro et dîner à la maison, soupe et œuf à la coque, comme quand on était petits. Le weekend se termine trop vite, comme toujours. On est content de se faufiler sous la couette, à force de parcourir Paris dans tous les sens, on se fatigue. Le sommeil nous emporte trop vite, le matin est d'autant plus dur, quand il s'agit de se lever, de se préparer et d'aller au boulot en la laissant derrière soi, voir la porte se refermer sur elle et partir à travers Paris, sans elle.

Un week-end surprise bienvenu (on va finir par prendre l'habitude se voir toutes les semaines…), des souvenirs qui se tricotent, des habitudes qui se tissent, du bonheur quoi, en fait.

[1]: et l'article indéfini n'est pas là pour dire que y'en a plusieurs…

Corsac@21:42:50 (Echoes)

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