Ces temps ci, nos weekends sont, comme qui dirait, un tantinet
chargés. Voire, on en a pas vraiment de libres avant fin juillet,
on dirait. Et ce sans parler des semaines qui sont, niveau boulot,
parfois relativement chargées aussi. Le weekend dernier, c'était le
mariage de Sabine. Un temps superbe, une
maison adorable, et une mariée les deux à la fois (le marié était
pas mal non plus hein). Peu de sommeil ce weekend là, entre le
départ tôt le samedi matin, la fête du samedi soir et le retour en
TGV de nuit du dimanche. Bref, arrivée dans la semaine un peu sur
les rotules, mais on avait un peu des étoiles dans les yeux.
Je suis un peu déçu d'avoir merdé sur mes photos, dont certaines
sont prises en 1600 ISO alors qu'il faisait un grand soleil, ce qui
est tout de même du pur gachis. Mais elles sont pas toutes ratées,
c'est déjà ça. Et ce weekend aura aussi permis de (re)nouer avec
Fatima et Jérôme, ce qui est sommes toutes vraiment bien, vu le
temps qu'on avait laissé passer sans s'apprivoiser. J'espère qu'on
entretiendra ça maintenant, et qu'on laissera pas retomber dans
l'oubli.
Forcément dans un mariage on voit pas grand monde, et encore moins
les mariés, mais dans l'ensemble je m'estime plutôt content, j'ai
réussi à passer pas mal de temps avec Sabine (et ça faisait
longtemps qu'on s'était pas vus, en plus).
Ce weekend ci, l'émotion a en fait commencé vendredi soir, avec le
cinécanal rituel du vendredi. On est allé voir Bon baisers de
Bruges (In Bruges), et c'est absolument génial, allez
le voir. Je peux rien en dire sans spoiler et gâcher le plaisir, il
faut se laisser surprendre et emmener par le film, mais vraiment
allez-y, c'est que du bon. D'ailleurs profitez en, vendredi
prochain on est pas là, donc y'a moyen de refaire un cinécanal avec
In Bruges.
Samedi, visite du nouvel appart' de Delf, et prévisions
d'installations, ameublement et tout le tralala. Balade dans le
quartier, découverte et tout ça.
Mais, il faut l'avouer, le gros de l'émotion de ce weekend là,
c'était surtout dimanche. Parce que dimanche (manche) c'était
direction Arras, pour le Main Square Festival , où
jouaient Vampire Weekend, The
Wombats, The Dø, Sigur Rós et surtout
Radiohead.
Vampire Weekend j'ai vraiment bien aimé, The
Wombats c'était un peu chiant, The Dø relativement
sympa, et Sigur Rós impressionnant. Mais revenons un
tantinet au début de la journée. Récupération des clés de la grosse
chez les parents, et hop on prend l'autoroute du nord, direction
Arras. On connait absolument pas la ville, mais on réussit
finalement à se garer à genre 500 m de la Grand Place, sur le
parking d'un champion pas encore blindé. Le temps de pique-niquer
sur place et de se boire un petit café dans un troquet, et on
commence à faire la queue, pour la première fois de la journée et
certainement pas la dernière.
La configuration des lieux (sur une place au centre ville d'Arras)
est relativement pratique, ça permet de canaliser la foule sans
trop de problème, les rues sont pas trop étroites et la place est
grande. On arrive sur place une heure avant l'ouverture théorique
du site, mais y'a déjà pas mal la queue, donc on s'enquille, et on
passe assez vite sur la Grand Place. Là, répartis ça et là, des
colonies de toilettes de chantier, des bars, à gauche quelques
gradins pour les vip, et, tout au fond, la scène. Elle parait bien
loin, au fond de la place, mais y'a encore peu de monde, et on se
glisse sans problème juste devant la croix qui sert à la sécurité
et aux cadreurs. On se dégotte même une (1) place accoudé à la
barrière en question. On gardera cette place toute la journée, car
on se rend assez vite compte que même s'il n'est que 15h30 et que
les évènements terminent vers minuit, il vaut mieux rester 8h sur
un bon spot que risquer de le perdre.
Au fur et à mesure du déroulement des concerts, effectivement, la
foule se densifiait. Pendant une pause, Marie s'esquive faire un
tour aux toilettes et chercher à manger. Les queues font plusieurs
dizaines de mètres c'est déjà relativement délicat. Je suis content
d'avoir pris mes précautions avant, mais ça risque de pas durer.
Les gens continuent à s'entasser, et je file juste avant la fin de
Sigur Rós histoire d'éviter l'inévitable file d'attente
devant les chiottes et d'optimiser les 50 minutes qu'il y a avant
Radiohead. Je traverse la foule, en me demandant un peu
comment je vais faire pour le retour, tellement c'est dense. Je me
tape un bon quart d'heure d'attente, mais je m'estime heureux, les
files ne font que s'allonger. Et là commence le dur voyage de
retour. Radiohead est encore dans une demie-heure, mais la
place est noire de monde (il semblerait qu'au final il y ait eu
27 000 personnes). Je commence à me faufiler pour rejoindre
Marie, et les murmures réprobateurs commencent à fuser. J'aurais du
m'en douter à l'aller, c'était pas une bonne idée, mais maintenant
c'est trop tard. Le début de la traversée se passe bien, mais plus
j'avance et plus c'est dur, plus les gens refusent de me laisser
passer, plus je commence à stresser. Marie m'attend là bas, on a
une place absolument privilégiée, je m'en rends compte maintenant.
Et les gens à qui je livre l'excuse (pitoyable) qu'on m'attend plus
loin se font de plus en plus agressifs.
Je sais que clairement, j'ai mal géré la situation, et que
quiconque voit des gens essayer de se faufiler pour passer devant
râlera. Mais là j'avoue que je cherchais pas spécialement à
« resquiller » et j'ai eu un panel de réactions qui m'ont
mis plus mal à l'aise les unes que les autres. En fait le pire
c'est que les gens étaient sans doute très gentils en tant que tel,
mais dans ce genre de situation, les gens ne sont plus vraiment eux
même, je pense. Mais ça laisse vraiment un goût bizarre, vraiment.
Sans même parler du stress de l'obstacle infranchissable pour
rejoindre Marie. Après coup, ça fait (presque) rire, mais sur le
moment j'étais vraiment au bord de la crise d'angoisse et/ou
d'agoraphobie. Voir ce tas de chair humaine, mouvant, ondulant,
entre moi et elle, subir les réflexions des gens, voire les gens
qui t'empêchent volontairement de passer, qui te bloquent en te
disant « non, pas possible », ça m'a vraiment foutu en
vrac. Au prix de quelques détours et de piétinements à répétitions,
d'excuses à pas savoir qu'en faire, j'ai fini par retrouver ma
douce, mais ça m'a marqué pour un bon moment.
Après ces émotions, juste le temps de laisser le cœur se relâcher
un peu, et Radiohead entre sur scène. Un show
impressionnant, à plus d'un titre. On était vraiment très bien
placés (on le saura), les jeux de lumière étaient superbes.
L'accoustique de la place était plutôt bonne, et pour le coup pas
trop fort (bon après 6h de concert on avait ptet les oreilles usées
aussi). 2h de concert, et une bonne vingtaine de chansons, de tout
à part peut être Pablo Honey. C'était une grande
expérience, et c'est dur d'en parler, ça se vivait, vraiment.
Et par contre, vraiment, 27 000 personne sur une place comme
ça, c'est une mauvaise idée. Là on avait pas le
choix, c'était vraiment un des seul concert de Radiohead
en France, mais je suis pas sur de le refaire, c'est vraiment trop
de la folie. Je suis même étonné que y'ait pas eu plus de casse.
Près de nous, la sécurité pouvait intervenir, puisqu'elle avait la
« croix » à l'intérieur de la foule, qui leur permettait
d'accéder assez rapidement aux gens. Mais 50 m plus loin,
c'était blindé, encore plus de monde, et aucun moyen d'accès. Les
2/3 de la place devaient être comme ça inaccessibles. S'il avait
fait plus chaud, j'imagine même pas la galère au niveau de l'eau,
les mouvements de foule, les gens piétinés. Non vraiment, les
festivals c'est une pure ambiance, mais ça me fait quand même
vraiment peur.
Images
Stats
Stuff