Echoes Corsac.net - Echoes camshot
dimanche 02 octobre 2005 (1 post)
Alors voilà, cette nuit a été blanche. Parce que, tout de même, je suis parti à Rennes l'année de la première édition de la Nuit Blanche, et que sa position en fin du mois de septembre m'empechait systematiquement d'être à Paris à ce moment là.

Maintenant que je suis revenu, je comptais bien rattraper mon retard, et passer une vraie Nuit Blanche, blanche. Completement improvisé celà dit, puisqu'aucun de nous n'avait de programme ou de plan, juste une vague idée d'un vague début, au Sacré Coeur, pour le parcours Chemin de paradis. Une fois à Montmartre, le plus urgent était de trouver un endroit où manger, ce qui, par les temps qui courraient, était sommes toutes assez aléatoire, vu le monde ambiant, ainsi que l'heure avancée (même si, Nuit Blanche aidant, les restaus devaient pas fermer si tôt que ça). Nous avons fini par trouver un restau relativement correct, quoique un peu bizarre, le serveur en tout cas. (un serveur qui prend à partie des clients dans une affaire entre d'autres clients et lui, ou entre un autre serveur et lui, c'est tout de même surprenant, et parfois franchement déplacé). M'enfin tout s'est bien passé, et vers onze heures et quart, on monte sur la butte Montmartre pour rejoindre le Sacré Coeur et prendre un café avec vue sur Paris. Et que quand même, Mulholland Drive c'est bien, la vue sur Los Angeles et le coffre aux trésors, oui, oui, évidemment. Mais tout de même, Paris, c'est bien. Et c'est un bonheur que d'y habiter.

On essaye de rentrer dans le Sacré Coeur, mais, à ce moment là du film, il est nettement trop tôt, et un vigile à l'entrée nous indique 1/2h d'attente. C'est pas qu'on est pressés (on a la nuit devant nous...), mais bon autant aller voir ailleurs. On suit donc le parcours, en observant les animations de la vie d'Œdipe, projetées sur les murs d'immeubles, puis dans le train fantôme (sans train & sans fantôme) de la Petite Ceinture, le tout jusqu'à Clignancourt. Au passage, on visite la mairie du XVIIIème, avec ses superbes toiles éclairées (sisi, j'insiste). Le parcours est relativement court, on est un peu sur notre faim là, mais il est sans doute encore trop tôt pour retourner au Sacré Cœur voir les 200 guitares s'ébattre, et puis à 6h du mat' elles seront 300, ça vaut sans doute le coup d'attendre. Du coup, direction stalingrad pour aller boire un coup, se poser un peu, en profiter pour croiser Lucie, qu'on n'avait pas vu depuis genre 4 ans. Ça surprend, de croiser comme ça quelqu'un de commun, qui se souvient de nous. Surtout quand elle dit "ah bin moi je suis graphiste, je bosse, j'ai un appart de 45m^2, un mec depuis trois ans et un poisson rouge.... mais heu, je le vis bien hein". Oui, sans doute, soit. Moi je suis à bac+5, j'ai mon diplôme (plôme) et je continue. Mpf.

Après ça, un petit tour au siege du Parti Communiste, où je n'étais jamais allé, pour assister à un genre de son & lumières. Vraiment sympa aussi, dans le genre, et la dimension mystique du lieu est vraiment marrant à observer. Dommage d'être dérangés par des djeunz qui braillent l'Internationale juste pour se moquer, mais bon. Après ça, direction la fontaine à mots (ou je sais pas comment ça s'appelle, vous comprendrez sur la video). Completement envoutant, scotchant, visuellement attractif, même sous la pluie. Surtout que là, il commençait à y avoir nettement moins de monde dans les rues, donc plus de facilité à marcher (encore que en revenant de clignancourt c'est pas comme si on avait été vraiment dérangés...). D'ailleurs, après, on est retourné au Sacré Coeur, parce que l'heure des guitares approchait. Re-café en arrivant, parce que quand même hein, faut pas se laisser abattre, et puis c'est si gentillement offert, après tout.

Puis, on arrive à se faufiler à l'interieur du Sacré Cœur, un petit tour, y'a pas de doute, y'a pleins de guitares. Pour l'instant ils ne jouent pas, c'est l'heure de la prière, donc on se pose en attendant. Petit à petit, les musiciens s'installent, les chefs d'orchestre se mettent en position, et les premiers accords retentissent. Doux au début, avec une basse continue qui se met en place assez rapidement, ressemblant étrangement avec de l'orgue, grâce à l'accoustique de l'église, et aux échos. Par dessus cette basse viennent s'enchevetrer les mélodies un peu plus aigues. Les deux côtés de la nef se parlent et se répondent, avant de s'unir, quand les 200 guitares grattent en même temps. La musique monte vers le ciel, les spéctateurs, nous y compris restent bouche bée, pendant que le son se propage, avant de s'arrêter d'un coup, relayé par un tonnerre d'applaudissements. Vraiment impressionnant, ca vous retourne ce genre de choses. Le concert suivant, à 6h, était encore mieux, tout les guitaristes debout, plus de chefs d'orchestre, une sorte d'improvisation peut être (après tout, c'est beaucoup du gratouilli), on ne peut s'empecher d'onduler, des gens dansent dans les travées de l'église, d'autres sautillent. On perd un peu la notion du temps, on se laisse envahir par le son, on le laisse nous pénetrer. Une standing ovation concluera cette partie ci, les musiciens ne veulent pas s'arrêter, moi non plus, j'aimerais qu'ils continuent encore et encore, je suis bien, là, sur ce banc, je voudrais que ça s'arrète jamais, rester dans cette église, avec les guitares qui m'appaisent l'esprit, ne pas ressortir voir le lever du soleil.

Finalement, on levera le camp, pour rentrer à la maison pendant que le soleil se lève. Vraiment, l'idée de la Nuit Blanche, des parcours, j'adore, je pense que l'année prochaine je me débrouillerai pour refaire, en petit comité, avec des gens qui n'ont pas peur de marcher toute la nuit dans Paris illuminé, passer par les chemins détournés. Que du bonheur, en fait.

Je vous conseille fortement d'aller voir les quelques photos & vidéos, qui expliqueront mieux que moi la fontaine à mots, et les 200 guitaristes dans le noir, flous et avec un son pourri.

Corsac@10:14:43 (Echoes)

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