Il fait nuit. Pas nuit noire, toutes les lumières sont allumées, il
y a des voitures et des gens partout. Il est deux heures et demie
du matin, mais on penserait qu'il est 9h du soir tellement c'est
animé. Des jeunes, des vieux, des voitures qui passent, dans les
deux sens.
Il ne fait pas froid, est-on vraiment en décembre ? Retour à la
maison, un peu éméché, la rue apparaît ouatée, un brouhaha me
parvient à peine de derrière les écouteurs. Je marche, droit devant
moi, vers la maison, sans regarder où je vais, comme j'aime bien
marcher dans Paris. Je n'ai pas besoin de voir où je mets les
pieds, ils m'emmènent naturellement chez moi, ils savent, ils
connaissent le pavé de Paris.
Dans mes oreilles résonne une douce musique. Sa voix m'enchante. Je
parle tout seul, les passants me regardent bizarrement, on se
croirait dans Queneau, leur frustration que je ne m'adresse pas à
eux semblerait presque palpable, si je faisais vraiment attention à
eux. Mais je les croise ou les dépasse sans les voir, ils
n'existent pas. Seule existe la ville, seule existe la rue et ses
lumières, seule existe la musique dans les oreilles. Et ma
voix.
Je suis accompagné tout le long de mon retour, et j'accompagne la
nuit et l'insomnie. J'adore marcher dans Paris, de nuit, et ce
n'est pas ce retour là qui va changer ça. Petit à petit, je change
de quartier, petit à petit les gens disparaissent et
réapparaissent, les zones de calme succèdent aux zones d'animation,
jusqu'à arriver à la maison.
Les voix s'arrêtent, et l'on peut enfin s'endormir.
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