Un petit coucou de Williams, AZ. Pas vraiment le temps de faire
un vrai post (qui viendra, ou pas). Los Angeles, Joshua Tree,
Phoenix, Tucson, Tombstone, White Sands, Lincoln, Roswell, Santa
Fé, Durango, Arches, Canyon Lands, Monument Valley, Grand
Canyon, et enfin Williams.
Pleins les yeux, tout va bien, pleins de choses à
raconter évidemment, pas tout à fait assez de temps
pour écrire dans le road-book (pas tout à fait le
courage non plus). L'appareil photo enregistre (un peu trop
évidemment, même si le fait de conduire
m'empêche de trop abuser sur la route). L'ouest
américain ça déchire, faut bien avouer, et le
fait d'être sur la route me fait un bien fou.
Stay tuned, on sait jamais…
Donc voilà, le road-trip, c'est terminé. Les
vacances pas encore tout à fait, vu
qu'Eyjafjallajokull nous a filé un petit rab, mais
yep, nous voilà donc à San Francisco (on sait pas
très bien jusqu'à quand), après un
périple de 3600 miles (soit tout de même 5800 km).
De national park en national monument : Joshua Tree, Saguaro,
White Sands, Arches, Canyonlands, le Grand Canyon, Death Valley
toute en fleur, Yosemite sous la neige. Des déserts, encore
des déserts, des creux, des bosses, des dunes, des plaines
et des montagnes, à plusieurs milliers de pieds ou bien en
dessous du niveau de la mer. Du blanc, du rouge, du vert, du ocre ;
du sable et de la neige ; des cactus et des sequoia, des
étendues déssechées et des tempêtes de
neige.
De ville en ville : Los Angeles, Blythe, Phoenix, Tucson, Las
Cruces, Roswell (et ses petits hommes verts), Santa Fé,
Durango, Moab, Tuba City, Williams, Las Vegas (il fallait bien),
Lone Pine, Fresno, San Francisco. Petits trous paumés et
grosses métropoles, motels borgnes et palaces luxueux,
petites avenues de terres et strips illuminés.
D'état en état : Californie, Arizona, Nouveau
Mexique, Colorado, Utah, Arizona, Nevada, Californie, les
états du sud-ouest, les westerns et les déserts.
De route en route : la 101, la 405 (le parking), Mulholland Dr,
ses tournants et sa vue sur le coffre au trésor de nuit,
Wislhire, Sunset (pas la file de droite !), Hollywood boulevards,
la 10 toujours plus loin vers l'est, la 62, ses éoliennes et
ses Joshua trees, la 82, la 70 et son missile sur le col, la 285
sans panne d'essence cette fois, la 84 en
accéléré pour choper un avion à
Durango, mais si jolie, la 160, la 491, la 191, la 163 et Monument
Valley, avec son gravillon sur le pare brise et ses airs de cartes
postales, la 160, la 64, la 40, la 66 la fameuse, même si
c'est juste une Historic Route, elle est quand même
très choupinou, la 93, la 95, Las Vegas boulevard (le strip
!), la 127, la 190, Artist Dr, la 136, la 395, la 178 entre
Isabella Lake et Bakersfield, tellement adorable quand elle descend
dans les gorges de la Kern, la 99 un peu dur à avaler
après tant de petite routes, la 41 et son entrée dans
Yosemite par la petite porte, tunnel view et Bridalveil, la 140
parce que la 120 est fermée à cause de la neige, la
99 à nouveau, la 132 pour attraper la 580, la 80 et le bay
bridge, la 101 à nouveau, Mission, Castro, Diamond, le
Golden Gate bridge. Toutes ces routes, parcourues dans un sens ou
dans l'autre, 3600 miles parcourus, 3600 miles de paysages de part
et d'autre, de vues plongeantes, de panoramas, de petites routes
discretes en grosses freeways, des routes sans croiser personnes
aux embouteillages de Los Angeles.
De photo en photo, évidemment. 1311 pour l'instant
(and counting). Avec un petit peu de tri déjà fait,
mais quelques passes à refaire. Et y compris des tentatives
de panoramas alors ça compte moins. Et puis ça fait
genre à peine 60 photos par jour, finalement (mpf). Beaucoup
de paysages, de déserts, de dunes, de bébés,
de couchers de soleil (sur le Grand Canyon et sur Zabriskie Point),
de neige, de cactus, de fleurs. Un peu de gens aussi, mais
finalement pas tant que ça (et c'est sans doute un peu
dommage, j'imagine)
De motel en motel, au gré du vent, suivant ce qui se
présente au moment où l'envie se fait sentir. Ce
côté libre d'avancer où non, bien
agréable mais qu'il faut savoir juguler quand il s'agit de
coucher à Death Valley en même temps que tout le
monde. Palaces sur le strip quand il s'agit de dormir à Las
Vegas un soir de semaine, aussi. Collection de petit savons et de
stylos pour signer les tickets de CB, aux couleurs des
chaînes ou bien plus personnalisés. Découvertes
de toutes les sortes différentes de robinets, des plus
simples aux plus complexes.
De diners en restaurants, des courses chez Safeway en pique
nique dans les parcs, de BLT, du Grand Canyon club, des
petits-déjeuners choupinous. On recommanderait en vrac le
Love Muffin Café à Moab (pour son granola au petit
déj), le Old Smoky's Pancake House à Williams (pour
ses pancakes et son ambiance diner), le lounge de Curry village
à Yosemite pour déguster une bonne pizza du pizza
house d'à côté.
Un road trip un peu sur les chapeaux de roue, pas tant de temps
que ça pour se poser et se reposer, pour écrire le
road book, mais c'est dur de résister à aller encore
et toujours de l'avant. Ça viendra peut être, petit
à petit, en espérant ne pas tout oublier. C'est vrai
que c'est pas facile, que les souvenirs s'empilent, se fondent, un
peu comme les couches du grand canyon. Ça se fusionne petit
à petit, avec des détails qui émergent de ci
de là. Avec les photos en arrière plan, qui font
office de piqure de rappel, d'un événement ou d'un
autre.
Ça permet aussi de se découvrir, soi même et
ses compagnons de voyage. Une voiture c'est aussi un peu un huis
clos. On se tricote nos souvenirs ensemble, mais on subit nos
hypoglycémies ensemble aussi. Nos recherches de motel, de
diner, le bon embranchement, la bonne route. Renforcé quand
on a un petit bébé dans la voiture, qui ne se
satisfait pas du « on arrive bientôt », on
partage les bons moments comme les crises, l'important c'est qu'on
soit ensemble.
Ça faisait longtemps que j'avais pas fait une aussi
grande coupure, c'est agréable, rafraichissant. Les grands
espaces, la route, les déserts, les canyons, la neige, tout
ce que l'ouest américain peut offrir, c'est reposant. C'est
beaucoup de découverte, beaucoup d'air, beaucoup de repos
pour l'âme. Le passage à Las Vegas a été
difficile pour cette raison, on développe assez vite une
certaine agoraphobie, à force de grand air et de grands
espaces, le choc a été rude. C'est moins dur à
San Francisco, la ville est plus humaine, plus facile à
appréhender, et ressemble effectivement plus aux villes
européennes.
Et de fait, nous voilà pour quelques jours de plus que
prévus à San Francisco, en attendant que Charles de
Gaulle rouvre et qu'on autorise les passagers bloqués dans
les aéroports étrangers à rentrer chez eux (ce
qui implique sans doute qu'on soit sur que l'aéroport soit
ouverts 15h plus tard lorsque l'avion décolle, je doute
qu'ils laissent décoller des avions s'ils sont pas sur
qu'ils pourront les faire atterrir).
Et nous voilà de retour, après quasi un mois
d'absence. Retour à Paris un peu inespéré,
à vrai dire. Notre avion de jeudi dernier était
déjà sur place donc il pouvait repartir avec des gens
à bord, mais sans aéroport en France c'était
compliqué. Air France a fini par décider de faire un
vol à destination de Toulouse (sans aucun rapatriement
Toulouse-Paris, d'ailleurs, avec signature d'une décharge
pour accepter de changer de destination, ce que je trouve un
tantinet limite, mais bon). Comme on faisait partie du premier vol
annulé (c'était « notre » avion qui n'a
jamais pu décoller) on était prioritaire pour le
prendre, mais ils ont a priori réussi à caser pas mal
de monde du 16 et ptet même du 17. Et pendant la queue du
checkin, à SFO, on a appris que CDG avait rouvert, et qu'ils
allaient donc pouvoir aller se poser à Paris (ce qui les a
pas empêcher de nous faire signer une décharge pour
accepter qu'on se pose à CDG au lieu de CDG, mais bon).
Du coup on a pris une route très au sud pour
éviter le volcan (le commandant de bord nous a dit «
on traverse les États-Unis de part en part, on passe au
dessus de New York, puis l'atlantique jusqu'à Lisbonne, puis
Bordeaux et enfin Paris »). Pas vraiment pu vérifier
vu qu'on était dans une cochonnerie de 747 sans IFE (juste
les écrans de télé communs), mais bon, au
moins il nous a ramené, ce qui était gentil de sa
part.
On s'en rend pas très bien compte vu d'en bas, mais
effectivement vu d'en haut y'a une espèce de couche
grise/beige en altitude au dessus de la France vers le nord qui
pourrait bien être le nuage de cendres (ça ressemble
à une grosse couche de pollution, mais en plus
marron/beige).
Le contact avec Paris est un peu délicat au premier
abord, ça ressemble un peu au contact avec Las Vegas
après 15 jours de désert, finalement. Surtout quand
on commence par aller dans une gare faire la queue pour choper des
billets de trains pour le weekend de Pâques, d'ailleurs, mais
bon.
En tout cas tout est bien qui finit bien (pour nous). On a quand
même eu des conditions vraiment extras (encore un grand merci
à nos hébergeurs), on a pas vraiment
été touchés, fondamentalement. Bon courage
à tous ceux qu'il reste encore à ramener ou envoyer
!
Et maintenant, direction le boulot, et vive le jet-lag !
Ce soir (enfin hier, mais bref), au mépris de toutes les
règles canalistiques, et quand bien même ça
faisait un mois que je n'y avais pas pointé, j'ai encore
séché le canal, si je puis dire.
Pourtant, c'était pour la bonne cause. En l'occurrence,
une représentation de La Belle Hélène,
d'Offenbach. Il se trouve que, au passage, chante dedans Lorraine,
sœur d'Alex et donc (belle sœur)² (ou quelque
chose comme ça), et qu'elle est tout de même un peu
connue pour avoir un joli filet de voix. En plus, j'aime bien
Offenbach, et j'avais jamais vu La Belle
Hélène en vrai. Donc ni une ni deux, nous
voilà à 20h au théâtre, pour une
représentation tout à fait géniale.
Les chanteurs sont vraiment bon, chantent très bien,
Hélène est vraiment parfaite, elle a des petites
moues ingénues absolument craquantes. J'ai trouvé
Agamemnon très très bien aussi. Et dans l'ensemble,
ils chantent tous vraiment bien (surtout Parthœnis
évidemment). Le jeu est un peu plus inégal, mais on
se laisse emporter, l'histoire et la mise en scène le
permettent.
Si vous aimez bien Offenbach, je ne saurais que trop vous
recommander d'y faire un tour, ça vaut vraiment le coup.
Ça se passe au théâtre de Ménilmontant
(15 rue du retrait dans le 20 ème, à Paris,
métro Gambetta) et toutes les infos sont sur
le site.